Vivre un temps avec nous

Ils sont nombreux ceux qui nous demandent de venir vivre un temps avec la communauté... Un temps pour mieux connaitre la communauté, la mission du Foyer, le service des retraites ; et même pour travailler à une thèse.... Voici quelques témoignages :

PERE DOMINIQUE RAIMBAULT - Prêtre du diocèse d’Angers

Une année au Foyer de Châteauneuf

 

J’écris ces quelques mots 4 mois après mon retour en paroisse. Prêtre diocésain, ordonné en 1989, mon évêque me permettant une année sabbatique, je faisais le choix de la vivre au Foyer de Charité de Châteauneuf.

Ayant vécu ma première retraite fondamentale il y a 30 ans, il y avait pour moi le désir de vivre de l’intérieur ce dont j’étais témoin depuis longtemps à travers les divers retraites en Foyer de Charité.

Cette année fut, à la fois une longue retraite, et peut-être comme une journée à Capharnaüm : « Jésus, accompagné de ses disciples, arrive à Capharnaüm. Aussitôt, le jour du sabbat, il se rendit à la synagogue, et là, il enseignait. On était frappé par son enseignement, ...Il guérit toutes sortes de malades, il chassa beaucoup d’esprits mauvais … Le lendemain, bien avant l’aube, Jésus se leva. Il sortit et alla dans un endroit désert, et là il priait. » Marc 1, 21-2.34-35

Des enseignements, j’en ai bénéficié tout au long de l’année à travers les retraites. De la symphonie du Salut à la Semaine Sainte, de Saint Louis-Marie Grignion de Montfort à Marthe, du livre de l’Apocalypse aux Prophètes, des dix jours au Cénacle à la retraite en Terre Sainte (que mes anciens paroissiens m’avaient offerte), une succession et une diversité d’enseignements que j’accueillais avec joie. Mon évêque m’ayant envoyé en mission d’études, le « contrat » était rempli. Une chance de se mettre à l’écoute et par là de relire 23 ans de ministères paroissiaux.

Aux enseignements s’ajoute le temps consacré à la lecture, et à une vraie découverte de Marthe, dans les échanges avec les membres des Foyers. Recevoir et puis donner, j’ai été enseignant à mon tour, par la prédication d’une retraite fondamentale, ou encore le 8 décembre avec les secondes de St Bonnet, les Professions de Foi des deux écoles, et les messes célébrées dans les écoles et les diverses communautés.

Ministre du Christ qui guérit, je l’ai vécu dans l’accompagnement spirituel des retraitants, à travers le Sacrement du Pardon maintes fois offert, impossible d’en mesurer les fruits. Comme l’évoquait le bienheureux Jean-Paul II s’adressant aux prêtres : « O Rédempteur de tout l’homme et de tous les hommes, persuade-nous profondément que tu nous as appelés et consacrés pour ce ministère de la réconciliation ! Toi qui as simplement et divinement expliqué que la pénitence, la réconciliation sont essentiellement une conversion, un retour vers le Père céleste dont on s’est éloigné, et un retour vers des frères dont on s’est coupé, renouvelle spécialement dans l’oraison, nos dispositions et notre zèle pour ce service ecclésial, générateur de paix et de bonheur impossibles à mesurer. » Lourdes le 15.08.1983.

Et là il priait… ce fut un magnifique cadeau de bénéficier de la vie communautaire, et des trois écoles, et de leur vie de prière… de l’Adoration, des temps festifs, du chapelet, des temps d’oraison, de la maison de Marthe, de la Terre Sainte et des mille visages rencontrés.

Je peux citer le pape Paul VI qui en 1975 s’adressait aux Foyers, ce qu’il évoque, je l’ai vu et entendu, j’en ai été témoins." Nombre de nos contemporains manifestent aujourd’hui une faim de la Parole de Dieu et de la prière. Nous félicitons chaleureusement les Responsables de donner un enseignement doctrinal et spirituel authentique, dans un climat de silence, de charité, de dévotion mariale, qui ouvre les âmes à la conversion, approfondit leur vie avec Dieu, les provoque à l’apostolat. Puissent tous les retraitants de vos Foyers de Charité contribuer ensuite au renouveau spirituel des communautés chrétiennes où ils sont appelés à s’insérer ! De tout coeur, nous bénissons tous ceux qui consacrent leur vie à l’animation des Foyers, et ceux qui viennent y chercher un supplément d’âme. "

Et puisqu’en ce moment nous nous souvenons du concile, 50 ans après : « À l’exemple de Marthe Robin et du Père George Finet, nous cherchons à vivre cette nouveauté : œuvrer ensemble prêtre et laïcs dans ce que nous appelons la famille du Foyer. Cette nouveauté s’inscrit dans la complémentarité entre laïcs et prêtres voulue par le concile Vatican II. » Belle complémentarité à vivre aussi en paroisse. (du texte Esprit et Vie)

Tout cela en y redécouvrant la juste place de Marie. Deux prières qui me semblent tellement proches : « O Mère Bien Aimée, vous qui connaissez si bien les voies de la sainteté et de l’amour, apprenez-nous à élever souvent notre esprit et notre coeur vers la Trinité… » de Marthe;

« Marie, mère du « oui », tu as écouté Jésus et tu connais le timbre de sa voix et le battement de son cœur. Etoile du matin, parle-nous en chemin pour le suivre sur la voie de la foi. » de Benoit XVI

Un temps de grâces 30 ans après la grâce de ma première retraite.

 août 2012

MARTHE

 

Après 7 années de vie professionnelle et communautaire, il m’est apparu nécessaire de prendre un temps sabbatique pour prendre du recul par rapport à ce que j’avais vécu. Un temps où je puisse me mettre sous le regard de Dieu et à son écoute.

Je suis arrivée au Foyer avec la certitude profonde que le Seigneur me voulait là et pas ailleurs pendant ces 9 mois. Cela reste assez mystérieux car certes je connais les Foyers depuis ma naissance mais je ne connaissais pas du tout la communauté de Châteauneuf. J’étais venue faire une retraite il y a longtemps et avait pu aller 3 fois dans la chambre de Marthe.

Je me suis rapidement sentie "en famille" au sein de la communauté. Ce qui m’a peut-être le plus touchée et marquée est que la différence n’empêche pas l’unité, si le Christ est au centre. La communauté naît dans ce lien entre des femmes et des hommes si différents, dans des états de vie différents, prêtres et laïcs qui ensemble ont choisi de se consacrer , au Seigneur,dans l’Oeuvre des Foyers.

Cette année m’a permis de me recentrer sur l’essentiel notamment par l’Eucharistie vécue chaque jour et par les différents offices.

Marthe au cours de cette année m’est apparue comme une "grande sœur" vers qui on peut se tourner, s’appuyer. Elle nous guide vers le Père. J’ai pu découvrir cela à travers la prière, les visites à la plaine et les témoignages des membres qui l’ont connue (ou non d’ailleurs).

J’ai apprécié aussi les différents services pour le bon fonctionnement de la maison et l’accueil des retraitants. Un travail simple qui a permis de nombreux échanges avec les membres de la communauté. Que l’on soit à éplucher des pommes de terre ou à faire la vaisselle, Marthe et le Seigneur nous accompagnent dans les petits travaux du quotidien. J’ai pu aussi vivre différents temps avec les écoles du foyer. Merci aux élèves pour leur profondeur et leur dynamisme.

En théorie cela fait 4 mois que mon temps sabbatique est fini, mais en pratique je constate que ce que j’ai découvert sur le Seigneur, sur la vie en communauté, sur moi-même continue de mûrir et de s’enraciner.

Je rends grâce pour l’Oeuvre des Foyers, pour les rencontres faites cette année et l’accueil de la communauté.

PERE JEAN NOEL DOL

 

 

Prêtre du diocèse de Fréjus-Toulon depuis 17 ans, j’avais demandé à mon évêque à bénéficier d’une année sabbatique, d’une part pour achever une thèse de doctorat en théologie, d’autre part pour me ressourcer dans la prière. Pour ce deuxième aspect, une évidence pour moi était un Foyer de Charité, et en particulier le Foyer-centre de Chateauneuf de Galaure. J’avais déjà eu l’occasion d’y faire une retraite personnelle, d’y mener ensuite une quarantaine de paroissiens bénéficier à leur tour d’une retraite nourrissante ; plus profondément, une vraie affinité spirituelle me liait à Marthe Robin, dont la vie toute d’offrande et de lumière m’avait impressionné, ainsi que son amour et son intercession pour les prêtres.

Ma candidature -assez inhabituelle semble-t-il- ayant été acceptée, j’ai pu passer quatre mois au grand Foyer et dans la petite communauté de la maison saint-Joseph. Ce fut l’occasion de partager en toute simplicité la vie des membres, accueilli dans leur famille où la charité se vit dans les gestes simples du quotidien... en tenant compte aussi de la personnalité de chacun. Ce fut surtout la grâce de pouvoir monter chaque jour à la Plaine, et d’aller prier -en recherchant les heures de calme- dans la petite chambre où tout nous parle de Marthe, où plus exactement Marthe continue à nous parler. Ce fut l’occasion de donner un coup de main aux confrères prêtres pour les messes, les confessions auprès des garçons et des filles des écoles, et ainsi de connaître de l’intérieur la belle oeuvre d’éducation humaine et chrétienne qui y est menée. La Semaine Sainte de 2012, en particulier le Jeudi Saint chanté par tous les élèves, le chemin de Croix du Vendredi Saint, reste un souvenir éblouissant.

Maintenant rentré dans mon diocèse, et exerçant un nouveau ministère, je rends grâce au Seigneur pour ce temps béni, et je garde précieusement ce que Marthe et ses enfants m’ont donné pour approfondir ma vocation de chrétien et de prêtre.