Catéchèse sur Sainte Anne et Saint Joachim

puis quelques consignes de Jésus à ses disciples avant de les envoyer en mission.

Aux jeunes rassemblés au Foyer de Mendes pour les JMJ – Mercredi 17 juillet 2013

Père Bernard Michon

 

Ce matin nous avons été accueillis dans cette paroisse qui est dédiée à sainte Anne et à saint Joachim, les parents de la Vierge Marie, donc les grands-parents de Jésus. C’est aujourd’hui le début d’une neuvaine de prière, qui conduira cette paroisse jusqu’à la fête de sainte Anne et saint Joachim, le 26 juillet.

Je voudrais commencer cet enseignement en vous présentant ce que Jésus a reçu de ses grands-parents Anne et Joachim.

Puis je vous résumerai les consignes de Jésus à ses disciples, avant de les envoyer en mission. Nous sommes ici dans cette paroisse pour apprendre tous à être missionnaires.

Mais avant d’être lui-même missionnaire, avant d’envoyer ses disciples en mission, Jésus a commencé par apprendre beaucoup de choses importantes, pendant 30 ans à Nazareth, auprès de Joseph et de Marie, comme auprès de Anne et Joachim.

Cela nous aidera nous-mêmes à mieux voir et aimer nos parents et nos grands-parents. Dans notre monde, partout dans le monde, la famille est en danger ; raison de plus pour regarder comment Jésus a beaucoup aimé sa Mère Marie, son père sur la terre Joseph et, à côté de Nazareth, à Sephoris, son grand-père Joachim et sa grand-mère Anne.

Il suffit de savoir qu’en une demi-heure, Jésus jeune garçon, puis adolescent, pouvait aller de Nazareth à Sephoris. Il quitte un petit village près d’une source : Nazareth, pour la capitale de la Galilée : Sephoris.

De sa grand-mère Anne, en même temps que de sa maman Marie, Jésus a appris les psaumes. Il en est ainsi dans toute famille juive croyante. Il les sait par coeur, il les a appris depuis qu’il est tout petit : en allaitant son petit enfant, la maman juive chante des psaumes à mi-voix. Ainsi son enfant apprend à prier, en même temps qu’il reçoit la vie, avec le lait de sa mère et sa tendresse.

Plus tard, Jésus, seul ou avec ses disciples, priera du matin au soir. Et même durant la Passion et tout le chemin de croix, Jésus continuera de prier avec les psaumes. Et ses dernières paroles sur la croix seront encore des psaumes.

Jésus prie sans cesse : il l’a appris de sa maman Marie et de sa grand-mère Anne.

De son grand-père Joachim et de saint Joseph, Jésus a appris à travailler de ses mains. Dans toute la Bible, le travail manuel est très important, non seulement pour apprendre des techniques, mais pour apprendre à se connaître soi-même, et à maîtriser ses mains, ses yeux, ses envies. Car le travail manuel est une école de vérité : il est fini ou pas fini, bien fait ou fait à moitié. Regardez comment quelqu’un travaille de ses mains, ou bien comment quelqu’un conduit une voiture, écoute ou non le moteur. Vous apprenez déjà beaucoup sur une personne en la regardant travailler ou en voyant ses lieux de vie. Le travail manuel est une école de vérité.

Prenons 30 secondes de silence personnel pour penser à nos grands-parents. S’ils sont encore sur la terre, nous irons les embrasser, pour leur dire merci. S’ils sont au ciel, demain à la messe, quand nous aurons communié, nous leur parlerons pour les remercier, peut-être leur demander pardon, et surtout leur confier notre avenir, tout spécialement notre future famille.

-Garçons, priez déjà souvent pour votre future épouse et vos futurs enfants.
-Jeunes filles, priez déjà pour votre futur mari, le futur papa de vos enfants.
Une famille, cela se prépare, cela se construit. C’est la première vocation, à laquelle Dieu appelle tous les humains.

Quelques consignes de Jésus à ses disciples avant de les envoyer en mission

Nous sommes venus trois jours à Pirai pour être missionnaires, et pour apprendre à l’être davantage.

Alors notre maître, LE Maître, c’est Jésus : St Matthieu, chapitre 10, qui a tout résumé en un enseignement. St Marc, chapitre 3 et chapitre 6 St Luc, chapitre 9

Je vous résume l’essentiel de son enseignement en 4 points. Il faudrait s’arrêter, prier, et échanger entre nous sur chacun de ces points.

  1. « Ne prenez pas le chemin des païens... allez plutôt vers les brebis perdues de la maison d’Israël » Mt 10,6

    Cela veut dire : avant d’être missionnaires au loin, ou dans des milieux complètement fermés à Dieu, commencez par être de vrais témoins là où vous êtes, au milieu de ceux qui vous voient tous les jours. C’est une exigence de vérité : pour être apôtres auprès des païens, commencez donc par être davantage apôtres, davantage témoins de Jésus, hic et nunc, ici et maintenant. Ce serait une illusion, une façade, un "look" d’être apôtre pour les autres, si je ne continue pas à me tourner vers Jésus, à me convertir. Le premier païen, encore païen, qui a besoin d’être évangélisé, c’est moi. Je résume : pour être missionnaire, il faut rester en état permanent de conversion

  2. « Vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement » Mt 10,8

    Pourquoi Jésus insiste-t-il tant sur la gratuité ? Parce qu’il est, lui, le grand, le seul, le vrai trésor...

    Jésus sait bien que nous avons besoin d’argent, pour payer un billet de train ou d’avion... Mais le service que nous rendons n’a pas de prix. La messe n’a pas de prix ; un enseignement d’Eglise n’a pas de prix. Ne payez pas le prêtre pour son ministère, remerciez-le, et surtout priez pour lui, pour qu’il soit encore plus, davantage, un homme de Dieu, un homme qui donne Dieu à tous.

    Et si vous êtes séminariste, ne regardez pas comme une promotion sociale le fait de devenir prêtre ou religieux. Ce n’est pas une promotion, c’est un service, un oubli de soi pour mieux aimer, pour mieux donner Dieu. Et Dieu se donne gratuitement. Saint Paul insistera beaucoup sur ce point : « Vous êtes sauvés par la grâce, gratuitement, et non en raison de vos efforts à obéir à la Loi », même s’il vous faut encore apprendre à obéir.

    Le critère d’un vrai disciple de Jésus, c’est que toutes les questions d’argent, si importantes, viennent après, et jamais en premier. Les moyens ne sont jamais la priorité ; la priorité, dans mon coeur et dans ma comptabilité, c’est Jésus, c’est le Royaume de Dieu, et les moyens se mettent en place, et souvent ils sont donnés.

  3. « Si quelqu’un ne vous accueille pas et n’écoute pas vos paroles, sortez de cette maison et secouez la poussière de vos pieds », et saint Luc ajoute : « sachez-le pourtant : le Royaume de Dieu est tout proche ». Mt 10,14 et Luc 10,11

    Le pape Jean-Paul II insistait beaucoup sur ce point : « La foi chrétienne se propose, elle ne s’impose pas. » Il ne s’agit donc jamais de faire pression, jamais de forcer, même au nom de la vérité ou d’une valeur qu’on voudrait transmettre. Imposer la foi par une mainmise psychologique : c’est la caractéristique de toutes les sectes.

    Pourquoi Jésus nous interdit-il d’imposer la foi, une éducation, des valeurs ? Parce que Dieu vaut toujours de ma part une réponse personnelle, libre, avec mon consentement. Dieu est mon Père, et ce Père n’a que des fils ; il attend ma réponse, mon consentement, mon adhésion. Dieu ne peut pas se contenter d’une demi-réponse, dans un moment d’euphorie, ou pour faire comme quelqu’un que j’aime bien.

    Soyez vous-même dans la réponse que vous donnez à Dieu. Personne ne pourra jamais répondre à votre place. Soyez jaloux de votre liberté profonde. Que votre OUI à Jésus soit un oui plein, rond, sans sous-entendu, ni demi-mesure. Que votre NON au péché, à Satan, soit un non plein, rond, sans connivence avec le mal. Fuyez le mensonge, l’hypocrisie. Soyez vrais.

  4. Encore une consigne très claire de Jésus. Il y en aurait d’autres, mais ces 4 consignes me semblent utiles et suffisantes pour vous, ce soir, en cette préparation de votre avenir. Cette 4ème consigne est très nette, très forte :

    « Le serviteur n’est pas au-dessus de son maître : méfiez-vous des hommes : ils vous livreront et vous serez traînés (comme Jésus) devant des gouverneurs (Pontius Pilatus) et des rois (Hérode Antipas) à cause de moi : ce sera un témoignage pour les païens » Mt 10, 17-24.

    Autrement dit : vous serez persécutés ; la situation normale, ordinaire, du disciple, c’est de ne pas être compris par ses proches, même dans sa famille. Si personne ne vous reproche d’être chrétien, si personne ne se moque de vous parce que vous voulez être chrétiens à fond – et pas à moitié –, c’est le signe que vous êtes un chrétien tiède, à moitié chrétien, et encore à moitié païen : personne ne vous dit rien, le diable vous laisse tranquille, tant que vous serez partagé, entre deux. Mais si vous vous prononcez pour Jésus, pour être un autre Jésus, comme Jésus, alors votre famille, vos amis, et le diable, vous tendront des pièges pour voir si vous êtes vrai, ou seulement chrétien de surface. Vous serez tentés plus que les autres. Vous serez moqués / ridiculisés plus que les autres.

    Si vous vous confiez à Notre Dame d’Aparecida, comme hier, elle vous aidera à rester fidèles, paisibles et sûrs de vous-mêmes. La Vierge Marie et l’Esprit Saint vous donneront cette paix profonde, qui caractérise les apôtres : Rappelez-vous Pierre et Jean : après avoir été interrogés et fouettés toute la nuit par le Sanhédrin, ils sortirent le matin, et ils annonçaient la Parole de Dieu en toute assurance : Act chap. 4, 31 et 5, 41.

    C’est le signe, c’est la preuve suprême que Jésus habite et règne dans leurs coeurs.

    Ce soir, au lit, en vous endormant, remerciez Jésus de le connaître, et demandez-lui : de le connaître davantage de l’aimer davantage de le servir davantage.

    Et ainsi, demain, vous serez meilleur disciple qu’aujourd’hui. Et heureux d’être disciple : quel bonheur !

    Ce soir, demandons-le à la Mère des disciples ; demandons-le aussi à saint Joseph, à sainte Anne et à saint Joachim.